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30 mars 2007

La rédaction

Cet été, je suis partie à la mer avec papa, maman et mon petit frère.

 C'était rigolo. Tous les gens étaient tout nus sur la plage. Je jouais dans les vagues avec mon bateau. Ça c'était trop bien.

Mon petit frère faisait des châteaux de sable avec les autres garçons. Ils n'étaient pas très gentils. Ils ont même dit des gros mots, mais des très gros qu'on n'a pas le droit de répéter.

Je devais jouer avec eux quand même parce que leurs parents partaient souvent se promener dans les dunes. Alors là les garçons disaient plein de bêtises.

Un soir je les ai même gardés toute seule parce que j'étais la plus grande. C'était des petits de CE1 ou de maternelle. Au début c'était rigolo parce que les adultes s'étaient un peu déguisé. L'amie de maman avait même mis un collier de chien. C'était quand même bizarre.

On a mangé une grosse pizza pendant qu'ils regardaient des photos de gens qui se baisaient partout. Après on a regardé un DVD de Cendrillon. Quand maman, papa et leurs amis sont partis danser, alors là, les garçons ont vraiment fait de grosses bêtises. D'abord ils ont arrêté le dessin animé pour mettre un film porno. C'était un peu dégoûtant. Des dames suçaient le zizi d'un monsieur en criant et il en sortait du lait blanc.

Alors les garçons se sont mis tout nu pour faire la même chose avec leurs petites sœurs jumelles. Je leur ai dit que c'était interdit, et qu'ils allaient se faire disputer par leur maman mais ils m'ont répondu des gros mots. Un des garçons a même pris l'appareil photo de son papa pour prendre en photo sa petite sœur qui suçait le zizi de mon petit frère. Alors là je lui ai dit qu'il n'avait pas le droit de prendre les affaires d'un adulte sans demander la permission. J'ai téléphoné à maman qui m'avait dit de l'appeler si ça n'allait pas, mais c'était le répondeur.

Quand maman est rentrée, elle a pleuré mais elle ne m'a pas disputée.  

 

Amandine, 9 ans, CM1

___________________________

Cette fiction est librement inspirée d'une histoire malheureusement vraie: l'été dernier, alors qu'ils prenaient l'apéritif chez d'autres libertins, des parents en vacances au Cap D'Agde ont trouvé tous les enfants en train de simuler une partouze dans une chambre. Les plus jeunes n'avaient pas 6 ans.

28 mars 2007

Quand j'étais un fake (5)


19 Août


Tessa: Vous n'imaginez pas le plaisir que la lecture de votre message m'a donné. Si votre cunni est à la hauteur de vos aveux, c'est le nirvana que j'ai en perspective !
Je me doutais que chez Guillaume, il y avait plusieurs tailles. Un homme de votre goût ne pouvait habiller la femme en jouissance à taille unique. Mais moi, voyez-vous, je joue ma snobinarde. Il me faut du sur mesures, parce que ma démesure le vaut bien.
Chez Guillaume, pas de promo ? Ca tombe bien. Un plaisir accompli se paye en désir cash!
Votre oreille ne vous a pas trahi. C'est bien la clochette que vous venez d'entendre. Une cliente s'avance silencieusement. Les talons de ses escarpins s'enfoncent dans l'épaisse moquette qui recouvre le sol de votre luxueuse boutique. Vu de votre atelier, vous ne percevez qu'une silhouette qui se détache, des hanches qui se balancent en ombre chinoise, avec en arrière plan les lumières de la rue. Vous n'avez pas reconnu son pas. Ce n'est pas celui de la mère de famille qui vient en catimini, comme une femme au régime achèterait des pâtisseries en rougissant. Ce n'est pas celle de la célibatante qui vient chercher pitance comme on va au fast-food, pour consommer une histoire de cul entre deux histoires de cœur. Non, celle qui vient d'entrer vous considère à votre juste valeur. Celle d'un artiste, et elle n'attend pas moins qu'un chef d'œuvre.

21 Août

Guillaume: [...] J'aime ce que tu m'as écrit, Tessa, même si je te trouve un brin trop caressante, dans le sens du poli, s'entend. Nul besoin de me flatter comme vous le faîtes, je suis insensible à ce jeu là. En revanche, vos mots, votre esprit, et donc votre charme, eux, me séduisent... Nul besoin de me lancer des fleurs, donc. Vous lire, c'est déjà un bouquet... [...]

Contre toute attente, j'appris ce jour là que Marianne m'avait court-circuité: Elle avait passé la nuit avec Guillaume. Le jeu venait de perdre d'un seul coup la moitié de son enjeu.

Tessa: Je vous remercie pour m'associer à vos douces pensées dédiées aux égéries de ce forum, même si je sens qu'en ce qui me concerne, ces pensées ont une saveur douces-amères. Vous aurez sans doute senti, à juste titre, que je m'étais jetée à votre tête (et rien qu'à votre tête, j'insiste sur l'organe visé) alternant de gentilles provocations et de sincères louanges. Que voulez-vous, votre réputation vous précède. 
Je vais donc profiter de votre disparition momentanée pour me mettre aussi au vert, et réfléchir au ton sur lequel reprendre notre petit jeu de séduction, si tant est que vous y donniez suite.
Bonnes vacances / transactions / tournées / étreintes. (rayez les mentions inutiles)

23 Août

Guillaume: Tesss'
Ne prenez pas la mouche(1) à chaque fois que je réponds à vos posts, n'y voyez nulle intention de ma part de mettre un terme à notre discussion, de fermer la porte à quoi que ce soit...
Je me suis sans doute mal exprimé...
Je voulais juste vous dire que j'aime la manière dont vous êtes capable d'écrire, de charmer...
Et puisqu'il est question de charme, sachez que je suis infiniment plus sensible à votre personne qu'aux compliments que vous pourriez me faire...
Parlez-moi de vous, de vos désirs, vos envies, c'est autrement plus intéressant, à mes yeux, et sacrément moins gênant (à cause de vous mes chevilles ont enflé, ma tête a grossi, je ne passe plus les portes ni ne porte de chaussures lol)
Je ne voulais en rien me montrer agressif ou irrespectueux, soyez en assurée...
J'ai rayé les mentions, vous n'avez deviné les raisons de mon absence...
Guillaume
(1) Faîtes moi la mouche, pas la guêpe      

28 Août

Tessa: D'une part on n'attire pas les mouches avec du vinaigre, et qui s'y frotte s'y pique d'autre part. Quoiqu'il en soit, je m'en voudrais de vous agacer avec mes bourdonnements, euh mes bougonnements, moi qui n'ai d'autres vocations que de papillonner au gré de mes envies. Mes envies, parlons en, ne sont certainement pas de faire gonfler les organes que vous avez cités, mais plutôt d'en faire gonfler un autre, sans arriver au point de ne plus passer ces portes qui vous sont déjà ouvertes. Bref, j'ai envie de vous tendre la perche, de vous voir la saisir à pleines mains, pour en faire le meilleur usage. Vous trouvez cela trop direct ? Vous avez bien raison ! Je n'ai pas mentionné les préliminaires dont celui que vous, ou plutôt que nous affectionnons tous et toutes: A votre propos, cela aurait été un pléonasme.
Vous l'aurez compris, mes envies du moment sont de jouer avec vous, de vous séduire avec mes mots et non pas mes atouts féminins, d'aiguiser votre curiosité au point de vous donner envie de me rencontrer, bref, de vous séduire autrement. Et ces mots que j'aime tant, ces mots doux sans être mièvres, percutants comme une langue habile, chauds comme un frisson, je suis prête à vous les susurrer à l'oreille. Pour cela, vous n'avez que quelques chiffres à me donner.
Tesss'
PS: En ce qui concerne les raisons de votre absence, voyons voir... Vous aviez un cunni à St Denis ? Une levrette a Brest ? Un missionnaire au Caire ? Une amazone dans l'hexagone ? Des petites cuillères à St Pierre ? Une chandelle aux Dardanelles ? Une sodo à Maputo ?

29 Août

Guillaume: J'aime mieux quand vous vous exprimez ainsi, je ressens mieux votre présence, votre esprit, ce que vous semblez être réellement : Une intéressante et vive personne.
Tessa, vous devez vous demander la raison de mon absence ces derniers jours.
Rien à voir avec vous, juste une baisse de moral passagère, et quelques menus questionnements qui me hantent.
Je n'ai pas pour habitude de le clamer en public, mais il me semblait correct de vous en tenir informé.
Je reviendrais donc très vite j'espère, je pars du principe que quand on ne se sent pas dans le move, il vaut mieux rester à coté, pour mieux revenir lorsque l'orage est passé.
Je vous salue avec sourires et respect,
Guillaume

J'appris par ailleurs que Guillaume avait des problèmes de cœur d'une part, et j'obtins mon rendez-vous avec Mathilde sans avoir séduit mon homme d'autre part. J'ai à nouveau perdu Marianne de vue. Game over.

23 Mars 2007

- Allô, Guillaume ? C'est Vagant.
- Ah! Ah! Ah! Vagant ! Je me disais que tu finirais bien par m'appeler !
- Alors, tu as lu les dernières notes de mon blog ?
- Oui, excellent !
- Tu ne m'en veux pas ?
- De quoi ?
- Pour le coup de Tessa.
- Je le savais depuis le début !
- Quoi ?
- Depuis tout ce temps, tu n'avais donc pas appris que j'étais au courant de ce stratagème dès le départ ?
- Tu savais donc que c'était moi ?
- Bien sûr, on me l'avait dit. On m'avait d'ailleurs demandé d'être plus gentil avec toi, de ne pas t'envoyer sur les roses tout de suite.
- Incroyable ! Je suis bluffé. On ne sait jamais qui tire vraiment les ficelles, dans ces jeux là...
- Et non, on ne sait jamais.
- Je peux révéler ta véritable identité, et l'adresse de ton blog ?
- Tu peux y aller, mon ami.
- Merci Georges.

medium_ski_fake.jpg



 

26 mars 2007

Mon Delerm

Nous marchions dans une rue fatiguée du 18ème arrondissement, Mathilde et moi, une rue entre deux âges en manque de ravalement. Nous y marchions d'un pas alerte à la découverte d'être deux, d'être heureux à dénicher du voluptueux dans une petite librairie blasée. Nous avons fini par la trouver, cette librairie érotique étroite et courte, qui fleurait bon le papier jauni à l'encre indécente. Tous les bouquins s'y accouplaient dans un joyeux désordre, ils s'empilaient sans complexe, s'exhibaient toutes pages dehors: Pauline Réage turlupinait Apollinaire, Esparbec culbutait Verlaine, Milo Manara fessait françoise Rey, et Anaïs Nin cheikh Nefzaoui. Derrière sa caisse présidait le tenancier aux yeux usés. Il les connaissait tous, ses pensionnaires, des plus prudes aux plus lestes, et il ne se résignait à les laisser partir qu'après leur avoir caressé la tranche comme la croupe d'une pouliche. Mais du théâtre érotique du 19ème, non, vraiment, personne ne lui avait jamais demandé un truc pareil. Alors, pour Mathilde, j'ai pris un Gavalda en édition original: je l'aimais.

Nous sommes sortis bras-dessus bras-dessous, juste heureux même si le temps passe, et mes yeux se sont accrochés en haut d'une affiche: DELERM.

- Tiens, il chante maintenant, que je dis à Mathilde ?
- Qui ça, qu'elle me fait ?
- Mais Delerm, là bas !
- Mais oui, Vincent Delerm est un chanteur !
- Ah bon, je le connaissais écrivain.
- Mais l'écrivain, c'est le père: Philippe Delerm.
- Ah d'accord, je ne connaissais que lui, l'écrivain, mon Delerm.

Nous sommes passés devant un sex-shop à l'entrée béante, rouge sang, immense comme une bouche d'ogresse. J'ai poussé Mathilde à l'intérieur et la bête nous a avalés. Mathilde n'était pas fière. C'était sa première visite dans l'antre de la luxure commerciale. Nous ne nous sommes pas attardés sur les DVD et les godemichés, pour dévaler le boyau des escaliers qui menait au rayon lingerie. Nous avons choisi 3 ensembles, dont un bustier bleu-gris digne d'une chanteuse de cabaret dans le saloon d'un western spaghetti. Il me plaisait bien. Nous nous sommes engouffrés dans la cabine en espérant que la vendeuse ne vienne pas vérifier de trop près la nature de l'essayage. J'ai déshabillé Mathilde tout en commentant la lingerie alibi. Elle les a toutes essayées entre deux baisers, et lorsque j'ai mordillé ses fesses, Mathilde a gémi avant de me supplier d'arrêter. Finalement, on n'a rien pris.

Quand la bête nous a régurgités sur le trottoir, j'étais heureux comme un chenapan après un coup pendable. Il est comme ça, mon bonheur, fugace et dérisoire comme une fleur des champs arrachée aux herbes folles, dans l'instant de la vague au désir qui monte jusqu'au fracas du plaisir. Il ne s'inscrit pas dans le temps, dans la durée pérenne, dans la cuisine de mon Delerm. Chez Delerm, le bonheur est mélancolique, et se savoure simplement à l'horizon calme du présent au passé. Loin de ma fureur, Delerm écrit le bonheur, le bonheur quotidien d'un Sisyphe rêveur:

medium_leBonheur.jpgPrendre un grand cahier à carreaux d'écolier. Laisser tomber des mots qui rendent plus léger. Tout dire ligne à ligne, avec de l'encre bleu marine, de la souffrance et du bonheur...

Que les mots viennent, trempés d'encre. À Chaponval, on remplissait de poudre et d'eau la bouteille mince au bec verseur. Mon père présidait à cette alchimie rituelle du savoir. Et puis un élève avait la mission délicate de verser la poudre diluée dans les encriers ronds d'un blanc épais, crémeux, si lisse sous le doigt qui en dessine le contour.

Que les mots viennent, et griffent le papier. Je n'ai plus la plume Sergent-major qui râpe un peu le long des pleins, des déliés. Je n'ai plus de lignes et de marges, de lettres à répéter en ronde sous le calcul mental. Mon stylo glisse sans effort sur la page banquise où rien ne le commande, ne l'arrête. Mais les mots griffent quelque part, s'accrochent à la violence du passé, commandent dans l'absence un travail rude d'écolier. J'inventerai les pleins, les déliés, le rêve dans la marge et le bonheur de l'interligne. Avec des mots de poudre et d'eau je plongerai dans le silence qui fait un peu mal, dans le silence fort de mes mélancolies d'école; un soir, assis tout seul dans la classe des petits, à rêver d'Elle qui n'existe pas, à rêver seul des mots de pierre et d'eau, de poudre et de lumière. Je mènerai mon chemin d'écolier, au delà de la vitre, à l'encre fraîche, avec des mots qui me blessent de loin, retrouvent un peu trop fortes les odeurs, les tilleuls dans la cour, la poudre d'encre dans la classe.

J'écris, voilà ma pierre.

 

23 mars 2007

Quand j'étais un fake (4)

17 Août

Guillaume: "J'aime les hommes qui me le rendent mal".
J'aime bien cette expression. Elle me rappelle une autre, employée par une amie, il n'y a pas longtemps. Elle me parlait de ses aventures, "les mauvaises personnes au mauvais moment" disait-elle...
Je veux bien vous laisser une autre chance, mais laissez moi vous dire que ça ne va pas être facile. J'hésite à vous croire quand vous évoquez une maladresse. J'hésite, l'expression était si mal choisie, peut-être est-elle de celles qui vous font réellement rire!
Et puis, d'entrée de jeu, vous me demandez "combien", combien de femmes! Je n'en sais rien, et je m'en fiche ! L'important, c'est ce que l'on peut apprendre des autres, grâce à cette aventure, des autres et de soi même.
Relisez bien le blog, je vous en prie. Relisez, et dîtes moi quels sont les passages vulgaires, irrespectueux, ou axés sur la performance.
Vous m'avez, je l'avoue, bien énervé hier soir. Mon humeur est redevenue plus sereine à votre égard, votre mea-culpa me touche, même si pour le moment, vous n'avez encore que le bénéfice du doute.
Mais au fait, que me vouliez-vous ?

18 Août

medium_mannequin_vitrine.jpgTessa: Je vous remercie de me laisser une seconde chance.
J'ai lu votre blog, et c'est parce que je l'ai lu jusqu'entre ses lignes, parce que j'ai cru percevoir chez vous une certaine "qualité d'âme", que j'ai voulu entrer en contact avec vous. A vrai dire, ce qui m'a attirée, c'est  l'homme subtil et délicat, le libertin sentimental qui se cache derrière le masque lisse de Guillaume le magnifique. Votre blog est une vitrine à travers laquelle j'ai voulu passer pour vous atteindre "en substance", pour toucher du doigt l'homme, au sens propre mais surtout au figuré. Comprenez-vous ?
Je ne chercherai pas l'excuse du second degré - même si vous pouvez vous douter que lorsque je m'essaye à l'humour Bidochon, il est à prendre au second degré - mon entrée en scène n'était qu'une provocation à l'encontre de Guillaume, à l'encontre de cette vitrine impeccable, pour briser la glace. Et je vous ai égratigné avec les bris de verre, maladroite que je suis !
Ce que je vous voulais ? Que du bien, rassurez-vous. Je voulais vous rencontrer, parce que je crois qu'on ne rencontre pas souvent des gens comme vous. Peu importe le nombre de femmes que vous auriez pu connaître avant ou après, notre rencontre, je l'aurais voulue vraie, éphémère mais entière, franche comme une collision. Je ne voulais pas seulement souscrire à votre proposition, aussi délicieuse fut-elle. Par orgueil, sans doute, c'est mon péché mignon.
Maintenant que je me suis mise à nu devant vous, débarrassée de tous mes haillons, m'aiderez-vous à revêtir une robe de bal ?

Guillaume: Je vois que vous avez changé de tactique, passant soudain de l'attaque au compliment, je découvre ainsi vos multiples talents, même si à n'en point douter, vous en possédez encore bien davantage, peut-être même plus intimes...
Pourquoi parlez-vous de vitrine, de surface lisse et impeccable ?
Pensez-vous vraiment que pour oser offrir mes cunnilingus j'aurais un caractère en apparence aussi lisse et parfait que celui (apparemment lui aussi) de Bree VanDeKamp ?
Si cela peut vous rassurer, je dispose d'autres tours dans mon sac, de diverses aspérités, et même aussi parfois d'une bosse dans mon pantalon.
Voilà que soudain peu vous importe les précédentes rencontres, vous qui lors de votre première approche souhaitiez (au second degré m'avez vous confessé) vouliez tout savoir quant-à leur nombre...
Vous êtes très certainement unique, notre rencontre, si elle devait avoir lieu, le serait tout autant, car nouvelle et forcément différente. Peu importe alors de savoir si d'autres ont eu lieu dans le passé, chaque découverte est à mon sens comme la perte d'une virginité, puisque je me sens vierge de toute relation tant que celle-ci n'est pas consommée...
C'est là sans doute la raison (ou plus exactement l'une des raisons) pour lesquelles j'aime tant ce moment unique, celui où ELLE soulève légèrement le bassin pour me permettre de faire glisser le long de ses jambes le petit vêtement de coton, me laissant pour la première (et donc UNIQUE) fois le plaisir de DÉCOUVRIR son intimité...
Etes vous certaine de vouloir vous habiller ?

Tessa: Après avoir échoué au jeu des provocations et de l'humour bidochon que vous aviez pris au premier degré, il m'a bien fallu changer mon fusil d'épaule. N'aurais-je pas été stupide de persévérer ? Quant à l'étendue de mes talents, je vous en laisserai juge, comme ceux du maçon au pied du mur, ou du Guillaume face à...
Qu'est-ce qu'un blog sinon une vitrine de son intimité à l'attention du monde ? Un blog ne peut pas être qualifié de journal intime, puisqu'il n'a pas vocation à n'être lu que par celui qui l'écrit dans une démarche quasi analytique, mais par le monde entier. S'il a certaines caractéristiques apparentes du journal intime, en particulier dans sa construction au jour le jour, il en diffère par son rapport au lectorat. A la différence du journal intime qui est un "post mortem" vis à vis des expériences qu'il relate, le blog interagit directement avec son lectorat. L'auteur du blog et le lecteur s'influencent mutuellement. Un peu comme le gérant d'un fond de commerce interagit avec ses clients via sa vitrine. La votre, votre blog, est impeccable. Vous y présentez un homme courtois qui procure des cunnilingus aux femmes, dans le but d'en procurer encore davantage. C'est cette vitrine à laquelle je me suis attaquée, parce que c'est vous qui m'intéressez, oui vous qui restez bien planqué au fond de l'arrière boutique. Et puisque vous vous présentez en vitrine, n'était-il pas naturel que je me pose la question du chiffre d'affaire ? Allons, allons, je plaisante, ne vous fâchez donc pas tout rouge! Dieu que vous êtes susceptible... Je sais que vous vous en fichez et moi aussi. Je ne suis pas là pour faire une OPA sur vos activités sensuelles, je viens juste y goûter. Tout comme moi, vous êtes un épicurien et vous considérez chaque relation indépendamment des autres. Si nous venions à nous connaître, je ne chercherais pas à me comparer aux autres femmes dont vous croisez le chemin. Peu m'importe donc leur nombre, ma question à propos de votre cunniculum vitae était une provocation.
Vous parlez d'aspérité ? Ce sont justement vos aspérités qui m'intéressent, toutes vos aspérités, y compris la bosse qui gonflera votre pantalon à l'idée de conquérir l'intello de service, mais pas seulement celle-ci. Je m'intéresse aussi à vos aspirations, toutes vos aspirations, y compris celles qui feront germer le bouton de ma fleur entre vos lèvres, mais pas seulement celles-ci.
Je suis d'ailleurs certaine de vouloir me rhabiller, pour le plaisir de soulever légèrement mon bassin et vous permettre ainsi de faire glisser mon string tout au long de mes jambes, pour le plaisir de sentir vos doigts répandre des frissons sur ma peau alors que ma dentelle glissera avec une infinie lenteur, dévoilant à vos yeux le panorama de ma féminité, des monts dressés à l'horizon de mes seins, au sous bois humide au fond duquel coule la cascade de mes désirs inassouvis.
Vous m'avez tendu une perche, je n'allais pas manquer de la saisir.

Guillaume: Votre analyse de la vitrine est assez juste, je dois l'admettre... Quant-à votre esprit, je dois également le reconnaître : Je m'étais mépris !
Sachez que je ne reste pas planqué dans l'arrière boutique, je distille aussi de menus conseils, je recherche la bonne taille, je propose aussi (souvent, même) un essayage...
Peut-être aussi que ce qui donne cet aspect à la vitrine, c'est que je n'y solde jamais les articles, chez Guillaume pas de promos    
Tiens, j'entends la clochette...
Gling gling, c'est vous qui venez d'entrer ?


À suivre...

21 mars 2007

Quand j'étais un fake (3)

medium_Sherazade.jpgAoût 2006. Après une unique rencontre mémorable, j'ai retrouvé Marianne sur un forum de discussion. Retrouvé n'est pas le mot juste. L'incroyable séductrice m'y avait plutôt attiré, ainsi que mon vieux complice Guillaume, et elle avait animé mon mois d'Août solitaire à grand renfort de mystères et énigmes au cours desquelles j'avais croisé Mathilde. Par jeu, Mathilde en vint à me proposer une rencontre, à condition que je parvienne à séduire un homme en me faisant passer pour une femme. D'autre part, j'avais promis à Marianne de lui offrir une nuit avec Guillaume, une nuit digne des mille et une nuits. Pour résoudre ce double défi, je décidai donc de séduire Guillaume en me faisant passer pour une femme, au point de lui donner un rendez-vous dans une chambre d'hôtel obscure auquel Marianne irait à ma place.

Pour commencer, j'écrivis une petite fiction sous le pseudonyme Tessa, fiction dont la supposée beauté littéraire me permettrait peut-être d'exciter la curiosité de mon camarade de jeu. Échec total: je ne parvins à intéresser que quelques femmes et travestis. J'optai alors pour une plus approche directe sur une discussion ayant trait à la grande passion de Guillaume: le cunnilingus.

 

16 Août

Tessa: Sans vouloir être indiscrète, combien de cunnis as-tu réalisés depuis le début de ta carrière cunnilinguale ? Y a t'il des trous dans ton cunniculum vitae ? Quelles sont les principales qualités d'un cunniphile: avoir la langue bien pendue, ne pas avoir la langue dans sa poche, ou bien être doué pour les langues vivantes ? Et enfin, comment bénéficier de ton offre alléchante ?

Guillaume: Peut-être qu'en allant lire (depuis le début, cela va de soi pour une meilleure compréhension) le blog dont le lien est attaché à ma signature (en tout petit en bas de ce mail) vous découvrirez la clé de votre interrogation... 

Tessa: Tout d'abord, je vous prie de me pardonner ma familiarité. Après tout, nous n'avons pas gardé les clitoris ensemble, et vous avez bien fait de corriger mon intempestif tutoiement. Guillaume, si j'ai eu le plaisir de parcourir votre blog, je n'ai pas eu le courage de compter vos conquêtes. De surcroît, rien ne dit que ce blog est exhaustif. Et puis, pour tout vous dire, j'espérais surtout attirer votre attention avec mes calembours pour sortir du lot des foufounes baveuses qui attendent votre liquette. Malheureusement pour moi, vous semblez déjà avoir de remarquables partenaires de jeu qui ont su retenir toute votre attention, et à côté desquelles je fais pale minette. Devrais-je donc vous écrire un email qui sera dûment classé et auquel vous répondrez par ordre d'arrivée ?

Guillaume: Les "foufounes baveuses" apprécieront...
Pour ce qui est de l'avant dernière phrase de votre missive, je ne peux malheureusement que vous donner raison... [ndlr: smiley qui pleure]

Tessa: Vos messages ont pour signature: "J'aime l'humour, ça me fait rire".
Ma tentative vous aura fait pleurer, mais pas de rire malheureusement...

Guillaume: Ben oui... J'aime l'humour !
En revanche, votre remarque était -je trouve- irrespectueuse pour toutes celles qui se plaisent à faire vivre cette belle aventure...
Et j'accorde trop d'importance au respect pour parvenir à m'en moquer...

Tessa: On peut rire de tout mais pas avec tout le monde. J'ai eu le tort de penser nous pouvions plaisanter au sujet du sexe féminin, mais visiblement, l'adoration que vous lui portez semble vous empêcher de prendre le recul nécessaire. C'est un petit peu le problème avec cunni, on ne voit même pas jusqu'au bout de son nez ! (c'est de l'humour caustique et je ne sais même pas faire les smileys qui rigolent, scrogneugneu)

Guillaume: Je confirme...
Les "foufounes baveuses", ça ne me fait pas rire...
Pas plus que Bigard, même pas plus...
Désolé...

Tessa: Ah non, ça c'est Pierre Desproges ! Je ne citerais pas Bigard à un homme de votre goût. Au fait, vous êtes plutôt salé ou sucré ?

Guillaume: Mon bon goût est proverbial. Pour l'instant, j'avoue ne pas encore juger du vôtre...

Tessa: pour juger du mien il faudrait que vous daigniez vous pencher sur mon cas.

Guillaume: Reconnaissez que vous avez quelque peu raté votre entrée...
Comme lors d'un premier rendez-vous, certaines phrases ou attitudes peuvent plomber une rencontre...

Tessa: Oui, j'ai raté mon entrée parce que je me suis mal positionnée. Vous n'imaginez pas combien cela peut être instructif pour moi. J'aime les hommes qui me le rendent mal, car j'ai une approche beaucoup trop cérébrale. Je suis entré en contact avec vous comme un homme l'aurait fait. Une approche qui se voulait humoristique et qui ne s'est avérée que caustique et incisive. Vous y avez donc réagit comme à une agression. Maintenant je suis désemparée. Vous ne voulez pas m'aider un peu ?

 

Malgré les encouragements de Mathilde et Catherine censées suivre nos roucoulements, et qui assistaient plutôt à une lutte homérique, je ne voyais pas trop comment me sortir de cette situation. Catherine m'avait ainsi conseillé de prendre l'attitude plus humble que j'avais adopté dans mon dernier billet, m'affirmant que chez les femmes, l'humour caustique ne paie pas. J'attendis donc, le cœur battant comme une jouvencelle, une réponse qui ne viendrait que le lendemain

À suivre...

19 mars 2007

Quand j'étais un fake (2)

Moi si j'étais un homme
Je serais capitaine
D'un grand bateau, vert et blanc...

Ce matin, face à mon miroir, cette vieille chanson trotte dans ma tête. Ce matin, face à mon miroir, comme tous les matins, je me maquille. Ce matin, comme tous les matins, j'ai passé plus d'une heure devant ce miroir. Je suis presque prête maintenant. Il ne me reste plus qu'à apporter la touche finale à mon maquillage: un rouge à lèvre vermillon de chez Loréal. Une couche épaisse et onctueuse, que j'étale lentement sur mes lèvres pulpeuses en prenant garde de ne pas déborder. C'est primordial. Ma bouche, c'est mon plus bel atoût de femme. Surtout lorsque mes lèvres sont entrouvertes, comme en attente d'un baiser. C'est fini. Devant le dernier miroir sur le pas de ma porte, je prends le temps de vérifier mes charmes féminins, incrédule devant ma beauté comme un papillon qui déploie ses ailes au premier petit matin. Mon soutien gorge accentue le galbe de mes seins qui pointent sous mon chemisier blanc, dont le décolleté laisse entrevoir un peu de dentelle ivoire. Ma jupe courte souligne la longueur de mes jambes bronzées, fuselées dans mes bas satinés. Mes escarpins à talons hauts accentuent ma cambrure et la rondeur de mes fesses musclées. Mes longs cils noirs papillonnent dans la moue irrésistible que je m'offre avant de refermer la porte de ma chambre de bonne au dernier étage d'un immeuble haussmanien, et j'abandonne ma chrysalide pour dévaler les escaliers et profiter des premiers rayons de soleil de la journée.


 
Il faut dire que les choses ont changé,
De nos jours, c'est chacun pour soi...


 
Le fond de l'air est frais en ce petit matin d'août et Diane Tell chante toujours dans ma tête. J'allonge le pas. Mes talons qui claquent sur le macadam égrainent les secondes qui me séparent de lui. Je traverse la rue de Provence en diagonal, d'une démarche chaloupée digne d'un défilé de Jean-Paul Gautier. Les piétons se retournent sur mon passage. Les yeux rivés sur mes cuisses, un employé de la voirie n'a pas pu se retenir de siffler, et en l'entendant le conducteur du camion benne a abandonné le pauvre gars en pensant que c'était le signal. Je jette à son dépit un sourire narquois, fière de mes effets, sûre de mon charme. Devant une vitrine, je ralentis le pas. Mon regard balaye les articles que je ne vois pas, irrésistiblement attirée par mon reflet, par la cascade de mes cheveux blonds qui coule sur mes épaules et vole au vent. A votre avis, suis-je une femme fatale ?


 
Et pourtant, moi j'aurais bien aimé
Un peu plus d'amour et de tendresse.
Si les hommes, n'étaient pas si pressés, 
De prendre maîtresse...

 

Je pousse les portes du grand magasin. Je fais partie des premières clientes. Dans les rayons, quelques vendeuses s'activent comme des abeilles dans une ruche. Je déambule un moment au rayon des parfums et cosmétiques. Dans leurs petits stands, de jolies filles bien mises et bien maquillées attendent les clientes. Je les envie. J'aimerais travailler là où je passe mes jours de congés, et faire un métier qui me ressemble vraiment. Mais faut pas rêver, ce n'est pas pour moi. Pas encore. Je prends l'escalator pour monter à l'étage supérieur. Derrière moi, un vigile, un grand black, regarde sous ma jupe l'air de rien. Je la rabats sur mes cuisses en souriant. Il n'est pas mon genre mais sous le regard des hommes, je me sens femme, et j'aime ça. Me voici arrivée au rayon de la lingerie fine. Enfin. Je regarde avec envie toutes ces dentelles, si fines, si féminines, en particulier ce petit bustier que j'essaierais bien. Mes yeux dérivent irrésistiblement, presque malgré moi, vers le rayon des cravates de l'autre côté de l'allée. Le vendeur est là. Elancé, costume chic déstructuré, les mains parfaitement manucurées, le visage halé et rasé de près, encadré d'une crinière de cheveux noirs et bouclés qui soulignent son charme méditerranéen, et où brille un regard ténébreux qui me fixe comme un papillon sur une planche.


 
Mais je suis femme et quand on est femme,
Ces choses là ne se font pas...
 

Ses yeux noirs me déshabillent et me brûlent. Entre mes cuisses, je sens mon sexe se gorger de désir. Je minaude un instant, qu'il ne croie pas que je suis venu exprès pour lui, mais inutile de penser à résister à mes pulsions. J'embarque le bustier chiffonné entre mes mains moites et je me dirige vers les cabines d'essayage en roulant des fesses comme une femelle en chaleur, son regard planté dans mes reins. Arrivée dans la cabine, je suspends le bustier au crochet, et je l'attends. Il va venir, je le sens, il va venir, comme à chaque fois. Soudain, il tire le rideau et il s'engouffre dans la cabine. Il me plaque violemment le dos contre la paroi en collant ses lèvres cruelles aux miennes. Sa langue me fouille et je fonds. Ses mains glissent sous ma jupe et empoignent mes fesses pour les malaxer. Mes ongles carmins s'enfoncent dans ses cheveux bouclés, l'attirent à moi, plus bas, entre mes seins siliconés, et encore plus bas. Il a compris. Il s'agenouille, arrache mon string, empoigne ma queue, et il me fait une fellation phénoménale.


 
Moi si j'étais un homme,
je me ferais femme par amour des hommes.

Tessa

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17 mars 2007

Quand j'étais un fake (1)

chez julietteEn faisant un tour chez Juliette Coquine, je me suis souvenu de ma triste expérience de clavardeuse. Oui, vous avez bien lu, clavardeuse. D'une part parce que je ne supporte pas le verbe tchater, d'autre part parce qu'un homme se retrouve parfois dans une solitude abyssale devant son écran vierge.

Un beau jour, ou peut être une nuit, je m'ennuyais comme un rat mort face à ma fenêtre de clavardage désespérément vide. Pas une souris ne mordait à mes pièges, aucune ne répondait à mes salutations enjouées et autres pirouettes de saltimbanque virtuel, rien, le néant, j'étais cerné par des cyberpetasses trop imbues de leurs succès virtuels pour se pencher sur mon cas.

Je décidai donc de changer de sexe, cela ne me pris que quelques minutes pour me refaire une identité attrayante à souhait, et muni de mes nouveaux atours, je m'apprêtais à percer enfin les petits secrets de la concurrence, comprendre pourquoi ils avaient du succès, et pas moi. Je compris plutôt tout le sens de la citation "deux couilles, une bite, trois raisons de croire en Dieu". Amies lectrices, comme je vous plains d'être confrontées en clavardage à des singes lubriques incapables d'aligner quelques mots décents sans finir par un "on baise" et ses multiples déclinaisons libidineuses.

Je me souviens entre-autres d'un individu qui m'a copié-collé tout plein de jolies poésies pour conclure par un sordide "AVS ?" Je pris donc un malin plaisir à jouer les vierges effarouchées, à remettre ces malotrus à leurs places, et finir, de guerre lasse, par ne plus répondre aux multiples fenêtres qui constellaient mon écran.

Je nouai le dialogue avec une compagne d'infortune, nous échangeâmes de gentilles moqueries envers la gent masculine, "oui ma pauvre, décidément tous les mêmes, pas un pour relever l'autre...", poussant le vice jusqu'à nous échanger leurs pitoyables approches. En moins d'une heure, j'étais devenu(e) la parfaite cyberpétasse. Mes instincts mâles reprirent néanmoins le dessus, et profitant de ma connivence avec la jeune femme, je lui révélai mon stratagème. Elle me répondit alors "personne n'est parfait", avant de clore la conversation. L'arroseur arrosé, en quelque sorte.

15 mars 2007

Le seigneur des anneaux

Hiver 2001. J’avais fait la connaissance de Marianne sur le forum Aventures d'auFeminin. Nous y avions échangé quelques messages, sur le ton d'une badinerie érotique qui devint rapidement d'une sensualité si affolante que je sautai dans un TGV, afin de rencontrer ma muse à la terrasse d’un restaurant lyonnais. L'objectif avoué était de réaliser son fantasme, flirter au cinéma, ce qui avait alors pour moi valeur de défi, avant que je ne fasse la connaissance de Sarah. Marianne était le stéréotype de la beauté méditérannéenne: Des yeux noirs charbonneux, une peau mate, et des formes féminines qu'elle savait mettre en valeur. Je ne garde pas de ce repas le souvenir de la fameuse gastronomie lyonnaise, mais la perspective de son décolleté plongeant, auréolé d'une bouche particulièrement sensuelle dont les lèvres couleur carmin semblaient me susurrer "luxure". Après le repas, il nous fallut un bon moment avant de trouver le fameux cinéma qui abriterait notre première étreinte, et pressés par le temps, nous dûmes opter pour le seul film dont la séance venait de commencer : « Le seigneur des anneaux ».

medium_theatrical_poster.jpgInutile de dire que la salle était bondée. Cupidon doit cependant être un libidineux, il sourit même aux aventuriers déguisés en cinéphiles. Nous trouvâmes quatre sièges libres au tout dernier rang, juste assez pour nous asseoir, et poser nos manteaux sur les sièges de part et d’autre afin de délimiter un semblant de territoire. A peine étions nous assis que les hostilités commencèrent: Une bande de nains était poursuivie par des chevaliers ténébreux; Nos baisers affectueux l’étaient de plus en plus; Les nains escaladaient une colline; Mes doigts caressants s’étaient aventurés sur ses flancs, s’attardèrent sur l’affolant surplomb côté 95C, dégrafèrent toutes les sécurités et sautèrent sans élastique dans la faille de son irrésistible décolleté. C’était chaud, moelleux, divin. Taquin, je poussai l’audace jusqu’à sortir un sein de son écrin de dentelle. Dans la salle obscure, l’écran trépidant jetait un éclairage crépusculaire sur son mamelon dressé.

Mon aventurière n’était cependant pas femme à se contenter d’émotions impressionnistes. Elle avait déjà posé sa main sur mon entrejambe pour tâter de mon piolet. Je glissai mon autre main sous sa courte jupe. Mes doigts parvinrent rapidement à la lisière de ses bas, là où le satin laisse place à la peau nue. Ils musardèrent un moment tout en haut de ses cuisses jusqu’à l’ultime frontière de dentelle déjà bien humide. De deux doigts j’en tâtai les rondeurs, avant de l’écarter pour pénétrer sa touffeur. Je crois bien que nous arrivâmes ex æquo au terme de cette course haletante, car à ce moment là, elle avait déjà découvert mon pic dressé qu’elle tenait d’une main à la fois ferme et branlante. Dans un sursaut de pudeur, nous nous couvrîmes de nos longs manteaux pour mieux nous tripoter par en dessous, au cas où un des spectateurs hypnotisés par le film vint à détourner son regard vers nous. Mais non, rien ne les distrayait des trolls et autres monstres qui s'étripaient à l’écran.

Je pus donc poursuivre mon exploration en toute quiétude. Je glissai deux, puis trois doigts dans son intimité ardente. Elle était gorgée de sucs capiteux. J’en fis un tour exhaustif, de mouvements circulaires en lents va et viens, en insistant tout particulièrement sur les muqueuses parcheminées, ce qui lui arrachait à chaque fois un râle étouffé, avant de ressortir mes doigts trempés pour mieux les faire glisser autour de son bourgeon tuméfié. Inexorablement, son souffle se faisait plus court, son bassin se rapprochait du bord du fauteuil, sa jupe remontait le long de ses cuisses qui s’ouvraient toujours d’avantage à mes doigts capricieux. Soudain son corps se contracta et elle expira sa jouissance en un soupir irrépressible. D’horribles trolls qui chevauchaient des hyènes se faisaient décapiter à coups de hache dans un vacarme assourdissant. Personne n’entendait rien de nos ébats. Nous partageâmes le goût du pêché, comme deux garnements dégustent sur leurs doigts la crème chantilly chapardée au fond de la cuisine.

Si vous croyez que la belle était de celles qui se satisfont d’un orgasme furtif sous des doigts inquisiteurs, vous vous trompez lourdement. Lorsque Marianne se pencha vers moi après avoir repris son souffle, elle ne se contenta pas de me voler un baiser carnassier. Elle écarta prestement mon manteau qui cachait mon phallus qu’elle n’avait pas lâché, et elle l’engloutit entre ses lèvres pulpeuses. Sa position ne lui aurait pas permis d’avoir le bénéfice du doute face à un enquêteur de la  police des mœurs, et elle mit en œuvre tout son art pour m’achever au plus vite. Sous l’effet conjugué de ses lèvres qui coulissaient sur mon membre, et de ses doigts qui dessinaient des arabesques sur mes testicules, je ne tardai pas à me répandre dans sa bouche. L’hémoglobine arrosait l’écran. La coquine avala mon nectar. Je surpris le regard éberlué d’une spectatrice assise à quelques sièges de moi. Nous n’attendîmes pas la fin du film pour fuir la salle en pouffant de rire.

J’ai perdu tout contact avec Marianne pendant des années. Je la gardais bien au chaud au fond de mes souvenirs, en me disant qu'après le sucre, l’adultère avait parfois un arrière goût amer. Et puis elle m'a recontacté l'été dernier.

14 mars 2007

Le supplice de l'esthéticienne

chez camille...Je suivais Sarah le coeur battant. Je venais de la retrouver sur les marches d'une église où nous nous étions donné rendez-vous pour le défi qu'elle m'avait lancé: la suivre comme une escort-girl qui fait visiter le Paris underground au gagnant d'un concours improbable. Il pleuvait, nous étions réfugiés sous son parapluie, et nous marchions d'un pas alerte. Elle tenait bien son rôle, faisant preuve d'une retenue à la hauteur des débordements sensuels dont elle me gratifiait dans l'intimité. Seuls ses yeux bleus pétillants et son sourire en coin trahissaient une excitation contenue. Elle s'arrêta d'un seul coup à l'entrée d'un salon de beauté, et elle me tendit une enveloppe artisanale réalisée avec une page de magazine patiemment découpée et pliée, qui représentait un couple mixte enlacé. Sarah  était une femme de détails. L'enveloppe était cachetée avec un autocollant numéroté: le chiffre 1. J'ouvris l'enveloppe pour découvrir la première épreuve de la journée: "Avant de sortir de l'institut de beauté, remercier chaleureusement votre esthéticienne en l'embrassant"

J'ai tout de suite compris ce qui m'attendait. Sarah entra victorieusement dans la boutique, et je la suivis, hagard comme un condamné son bourreau. J'allais subir une épilation des testicules à la cire chaude, et je n'étais pas fier d’être livré tel un cobaye à une spécialiste des interrogatoires raffinés, fût-elle déguisée en jeune esthéticienne au profond décolleté pigeonnant. La porte claqua derrière moi, je fus entraîné dans les tréfonds du salon par la jeune beauté ricanante, pendant que Sarah montait la garde dans la salle d’attente. Fait comme un rat !

La libido masculine est certainement plus ambiguë qu'on veut bien le croire: j'ai été incapable de maîtriser une incontrôlable érection en me déshabillant face à ma future tortionnaire qui en avait certainement vu d’autres. L'esthéticienne me proposa alors un cache sexe bleu qui ne cachait pas grand chose mais donnait une touche cocasse à ma tragique situation. Le dialogue qui suivit s'inscrit d'ailleurs dans le grand comique avec répliques à la Audiard telles que : "Pouvez-vous soulever ces testicules s’il vous plait ?".
Un poil douillet, l’épilation acheva de me faire débander, en particulier les derniers poils arrachés à la pince à épiler. L’esthéticienne alla ensuite chercher Sarah comme un tortionnaire zélé va chercher l’officier lorsque sa victime semble prête à tout avouer. Sarah entra, impassible. Elle jeta sur mon corps nu et mutilé de sa pilosité un regard satisfait. L’ombre d’un instant, j'eus l’étrange impression d’être un homme objet, réduit à un sexe apprêté par une femme pour le plaisir d’une autre, comme s’il ne m'appartenait plus. J'étais dépossédé de ma virilité velue, les couilles aussi lisses que la peau d'une volaille déplumée, prête à cuir. En l'occurrence, c'était plutôt du prêt à jouir.

Sous le coup de l'émotion - et taraudé par une angoissante question: "Qu'est-ce que je vais bien pouvoir raconter à ma femme pour expliquer mon sexe déplumé" - je suis me suis rhabillé rapidement, et je suis sorti un peu honteux de la boutique. Sarah s'est alors tournée vers moi et m'a signifié l'échec de ma première épreuve: Qu'importe ma "bravoure" - celle-ci était naturellement due - j'avais oublié d'embrasser l'esthéticienne !

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Tous mes remerciements à Camille pour avoir illustré cette note par un des ses sulfureux croquis.

12 mars 2007

Éloge des femmes mûres

Je les entends d'ici, celles qui grincent des dents, et j'imagine aussi le sourire esquissé sur le visage de celles qui ne s'avouent par encore mûres, mais qui apprécient déjà que je prenne leur parti. Stop ! Au royaume des amantes, la guerre des générations n'aura pas lieu, tout au moins pas dans ma province: chaque âge a ses charmes que je déguste assidûment. Éloge des femmes mûres est le titre du best-seller de Stephen Vizinczey, que vous avez probablement déjà lu. Inutile de dire combien je l'ai apprécié, avoir recopié une substantielle partie de son second chapitre - intitulé De la guerre et de la prostitution - est plus éloquent que toutes mes éloges. Laissez-moi vous en brosser rapidement le contexte: Au cœur de la Hongrie déchirée par de la seconde guerre mondiale, Andras Vajda se retrouve livré à lui-même après de douloureuses pérégrinations, et il est recueilli affamé par une caserne américaine en mai 1945. Adopté par les soldats, il apprend alors assez d'anglais pour devenir médiateur et interprète entre les GIs et les réfugiées hongroises qui en sont à se prostituer pour des pommes de terre ou des boites de corned-beef. Andras n'a pas encore douze ans...

"Le premier enseignement que je tirai de cette audacieuse activité fut que tout le discours moralisateur sur le sexe n'avait absolument aucun fondement dans la réalité. Ce fut aussi une révélation pour toutes ces bonnes petites bourgeoises étonnées, respectables, parfois même assez snob, que j'allais chercher dans le camp hongrois surpeuplé et misérable pour les amener à la caserne. À la fin de la guerre, alors que les Autrichiens eux-mêmes étaient dans un besoin extrême, les centaines de milliers de réfugiés arrivaient à peine à subsister - et leur situation était d'autant plus pitoyable que la plupart d'entre eux étaient habitués au confort d'un mode de vie bourgeois. La fierté et la vertu, qui avaient tant d'importance pour ces femmes dans leur ancien cadre de vie, n'avait plus aucun sens dans le camp des réfugiés. Elles me demandaient - en rougissant mais souvent en présence de leur mari muet et de leurs enfants - si les soldats avaient des maladies vénériennes et ce qu'ils avaient à offrir.

Je me souviens avec émotion d'une dame belle et bien née qui prenait la chose avec une dignité extraordinaire. C'était une femme brune avec de gros seins palpitants et un visage osseux rayonnant d'orgueil - tout juste la quarantaine dirais-je. Son mari était comte, chef d'une des familles les plus anciennes et les plus distinguées de Hongrie. Son nom et son grade dans l'armée, fût elle l'armée défaite de l'amiral Horthy, avaient encore assez de poids pour leur assurer une baraque en bois à l'écart des autres réfugiés. Ils avaient une fille d'environ dix-huit ans qui avaient de longs cheveux et ricanait sottement chaque fois que je pénétrais chez eux pour m'acquitter de ces missions relativement peu fréquentes, La comtesse S. n'acceptait le marché qu'avec un officier, et seulement à condition d'être payée deux ou trois fois le tarif habituel. Le comte détournait toujours la tête quand il me voyait. Il portait encore le bas de son uniforme d'apparat - un pantalon noir avec un large galon doré sur le côté -, mais par-dessus, au lieu de la veste à épaulettes frangée d'or, il mettait un vieux pull-over dépenaillé. [...] Il répondait rarement à mes salutations, et son épouse m'accueillait toujours comme une surprise désagréable - on n'aurait jamais cru que c'était elle-même qui me demandait de la prévenir chaque fois que j'avais des demandes de la part d'officiers bien propres n'ayant pas trop d'exigences.

"Encore lui!" s'écriait-elle d'une voix chagrine et exaspérée. Puis elle se tournait vers son époux avec un geste tragique. "Avons-nous absolument besoin de quelque chose aujourd'hui? Ne puis-je pas, pour une fois, envoyer au diable ce gamin immoral ? Sommes-nous vraiment si totalement démunis ?" En principe, le général ne répondait pas, il se contentait de hausser les épaules d'un air indifférent; mais il lui arrivait tout de même de répliquer sèchement: "C'est vous qui faites la cuisine, vous devriez savoir ce dont nous avons besoin.
- Si vous étiez passé du côté des russes avec vos troupes, je j'en serais pas réduite à cette souillure, à ce péché mortel, pour que nous puissions manger !" S'écria-t-elle un jour dans un soudain accès d'hystérie.

Je ne fais que traduire leur dialogue, mais c'est bien en ces termes désuets de "souillure", de "péché mortel", et de "gamin immoral" (ce qui me plaisait bien) que s'exprimait la comtesse. Outre le vocabulaire, elle avait aussi le maintien d'une dame formidablement vertueuse, et je la plaignais presque, devinant combien elle avait dû se faire violence pour s'abaisser à se "souiller". Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de trouver qu'elle exagérait quelque peu son malheur, d'autant plus qu'elle rejouait si fidèlement la scène que je croyais entendre une actrice dans une pièce de théâtre. Le mari ne relevait jamais le défi rituel qu'elle lui lançait, mais, curieusement, la fille était toute prête à décharger sa mère et à assurer elle-même une part du sacrifice. "Mère, laissez-moi y aller - vous semblez bien lasse", disait-elle. Mais la comtesse ne voulait rien entendre.
"Plutôt mourir de faim!" déclarait-elle rageusement. "Plutôt te voir morte qu'en train de te vendre!" Et parfois, avec l'humour du désespoir, elle ajoutait: "Rien ne peut plus me corrompre, j'ai passé l'âge; ce que je fais n'a plus d'importance."
Nous attendions tous en silence tandis qu'elle se reprenait, se maquillait, et puis se levait en observant son époux, ou simplement en promenant son regard autour de leur petite pièce. "Priez pour moi en mon absence", disait-elle habituellement quand nous sortions, et je la suivais, presque persuadé qu'elle aurait volontiers accepté de mourir pour échapper au supplice qui l'attendait.

Pourtant, quand nous arrivions à la voiture, elle parvenait à sourire courageusement, et parfois, quand c'était un certain jeune capitaine qui l'attendait, elle riait joyeusement et sans contrainte pendant le trajet jusqu'au camp militaire. Mais quand soudain son visage s'assombrissait et devenait pensif, il me semblait que j'allais prendre feu rien qu'à être assis auprès d'elle. À ces moments là il était visible qu'elle avait une bouche très sensuelle. J'ai souvent observé de ces changements d'humeur chez les femmes que j'accompagnais à la caserne: elles quittaient leur famille en déesse de vertu partant pour le sacrifice, et puis, sans aucun doute, elles prenaient du bon temps avec les Américains, souvent plus jeunes et plus beaux que leur mari. Un bon nombre d'entre elles, je crois bien, n'étaient pas fâchées de  pouvoir se considérer comme de nobles et généreuses épouses et mères prêtes à tous les sacrifices,  alors qu'en fait il leur plaisait assez d'échapper un moment à l'ennui conjugal.[...]

Plusieurs jours s'écoulèrent avant que je ne recommence à cogiter sur le moyen de faire l'amour avec une des dames qui profitaient de mes services.

Mes pensées tournaient autour de la comtesse. Elle avait beau me traiter de "gamin immoral", elle ne pouvait, me semblait-il, que me préférer à ce lieutenant - un type du Sud avec de fausses dents - qu'elle allait voir quelques fois. Je ne pouvais pas espérer rivaliser avec le jeune et beau capitaine, mais je me disais qu'après une nuit avec le lieutenant j'avais peut-être mes chances. Un matin, le voyant partir en voiture, je restai à roder autour de ses quartiers jusqu'au lever de la dame. Quand j'entendis qu'elle faisait couler la douche, j'entrais tout doucement. Elle ne m'entendit pas. Entrouvrant discrètement la porte de la salle de bains, je la vis sous le jet, nue - À vous couper le souffle ! À la caserne, j'avais vu de nombreuses photos de pin up sur les murs, mais c'était la première fois que je voyais une femme nue en chair et en os. Non seulement c'était différent, c'était miraculeux."

A la FNAC...Seriez-vous frustré, ami lecteur ? Vous aimeriez donc connaître la suite de l'aventure du petit Andras auprès de la comtesse S., dont il est si plaisant d'imaginer le nom d'origine hongroise... Alors faîtes un geste pour la littérature ! Quitte à acheter un roman érotique dans une gare, ce best-seller disponible dans tous les relais H vaut mieux qu'un JFC, non ?

11 mars 2007

Des mots valises

Amandine était une Silphydèle abandonnée par un sentimenteur. En pleine crevaisonge elle alla jusqu'à clavarder avec l'abominable Vagant - cas avéré d'incartadiction - qui lui fit gémiroiter un apéritif gourgandinatoire aux chandelles. Chiche ! dit la jeune antisceptique, et elle décrocha ses porte-jarretelles. Mais n'est pas libidineuve qui veut ! À peine était-elle arrivée sur les lieux du crime, que ce fût la stupréfaction: Amandine était tombée aux mains d'un aristocrabe au beau milieu de cascadeptes festondus. Après moults turlupitudes, Amandine jura, mais un peu tard, qu'on ne la prendrait plus.

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Vous n'avez rien compris ? Rassurez-vous ami lecteur, il ne vous manque que l'incontournable dictionnaire des mots valises de Pénélope Timiste. A user et abuser sans modération...

10 mars 2007

Alter Ego (10)

Camille Claudel...- J'ai envie de quelque chose, me dit-elle.
- Tout ce que tu veux.
- Ça !

Elle m'a tourné le dos, elle a basculé en arrière, et elle a posé sa nuque sur mes cuisses. Le dernier baiser est exquis.


J'ai plus de quarante ans, elle en a une petite vingtaine, mais le temps s'est arrêté derrière une pendule. Tout est aboli, les préjugés, les scrupules, les stigmates de l'âge qu'avait dû oublier Camille Claudel, avant qu'elle ne s'en souvienne.

09 mars 2007

Un peu de physique (1)

Cliquez ici pour agrandir le schéma !Soient deux vases, Madeleine et Georges, reliés ensemble par un tuyau conjugal libre et flexible.
Madeleine et Georges ont chacun une certaine contenance mesurée en frustrations. En première approximation, nous supposerons que la contenance de Georges est égale à la contenance de Madeleine, soit X frustrations.

Soit un escabeau permettant d'accéder au plaisir. Au début de l'expérience, Madeleine et Georges sont tous les deux sur la même marche de cet escabeau, au même échelon de l'échelle du plaisir. On remplit alors Madeleine et Georges de quotidien et autres obligations correspondant à Y frustrations.

Question 1: En supposant négligeable la contenance du tuyau conjugal, quel est alors le niveau de frustration de Georges et Madeleine ? Quelle est la limite supérieure de Y avant que Georges ou Madeleine ne déborde ?

On monte simultanément Georges et Madeleine d'un échelon sur l'échelle du plaisir.

Question 2: Le niveau de frustration de Georges et Madeleine a t'il changé ?

On redescend Georges d'un échelon sur l'échelle du plaisir.

Question 3: Le niveau de frustration de Georges et Madeleine reste t'il le même ? Qui, de Madeleine ou de Georges risque de déborder ?

On place maintenant Madeleine et Georges sur le même échelon de l'échelle du plaisir, et on bouche hermétiquement le tuyau conjugal avec du mensonge et de la cachotterie. On monte Georges de trois échelons sur l'échelle du plaisir.

Questions 4: Madeleine risque t'elle de déborder ?

Je ramasse les copies dans une semaine !

08 mars 2007

Alter Ego (9)

Toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite...- Donne moi ton string !
- Tu veux mon string ? Maintenant ?
- Oui ! Donne-le moi s'il te plaît.
- Tu me le rendras ?
- Oui, lorsque nous nous reverrons.
- J'étais sûre que tu me le demanderais.

Elle était assise dans ma voiture qui titubait en plein Paris. Elle a rougi, mais ses mains ont glissé sous sa jupe, et elle a fait glisser la dentelle mauve convoitée. Elle me l'a tendue. Elle était trempée. Tout en traversant le Boulevard St Michel, je l'ai portée à mon nez, pour m'enivrer du parfum entêtant de ses envies inassouvies. Dehors, les Parisiens pressés couraient, sans imaginer la bulle de désirs fiévreux qui circulait parmi eux. J'ai glissé le string dans ma poche, et ma main a repris sa place entre ses cuisses ouvertes, offertes à ma caresse. Je ne sais pas comment nous sommes parvenus sains et saufs dans sa rue. Je me suis garé en double file devant chez elle.

À suivre...

chez Ysé...

07 mars 2007

Un prénom pour votre blog

Voilà qu'une copine affuble chacun de ses amants d'un pseudonyme plus ou moins flatteur. C'est l'impression que le partenaire laisse lorsque ses bras délaissent, comme un pas sur le sable avant la prochaine vague. Moi - qui ne suis pas en corps là, et qu'on surnommerait encore "Encore-Encore" - je ne donne ni note ni pseudonyme à mes amantes mais un prénom. Oui, un nouveau prénom, non pas comme les esclaves africains rebaptisés par leur maître pour mieux se les approprier en gommant leur véritable identité, mais un nouveau prénom pour garantir l'anonymat de celles qui illustrent les récits de mes nuits débauchées. Car mes prénoms concordent: La Catherine de L'enfer est la même que celle de ma soirée CFNM, et c'est aussi elle qui n'avait pas pu participer à ce fameux défi raconté ici.

Compte tenu de la liste d'ores et déjà fournie de mes partenaires de jeu précédemment cités dans mes diverses aventures (Anthony, Catherine, Céline, Claire, Coralie, Guillaume, Jeanne, Léone, MarianneNadine, Paul, Sarah, Sylvie, Yann),  la question du choix d'un prénom est devenue cruciale: Comment trouver un prénom assez différent du prénom d'origine, mais suffisamment ressemblant pour ne pas me perdre, ni vous perdre ami lecteur. Faut-il en trouver un qui commence par la même lettre, qui rime, ou qui compte le même nombre de syllabe que le prénom véritable ?

click !Heureusement, auFeminin est là ! Non seulement ce site m'aura fourni la grande majorité de mes amantes, mais il me propose aussi un merveilleux outil pour leur trouver un nouveau pseudonyme ! Oubliez les M***, S*** et autres L*** qui perdent le lecteur de Comme Une Image. Grâce à auFeminin, camarade collectionneur, vous pourrez désormais citer tous vos partenaires sans risquer l'homonymie !

06 mars 2007

Alter Ego (8)

medium_tuileries.jpgEn sortant du musée, l'air frais n'a pas remis nos idées en place.

Sur le pont Solferino, mes baisers se sont perdus dans ses cheveux.

Au jardin des tuileries, mes doigts se sont égarés sur son sein pointu.

Au café du sud-ouest, ma main fiévreuse a divagué sous la table jusqu'à son entre cuisse, jusqu'à repousser les limites de sa pudeur et sa dentelle humide.


À suivre...

chez Ysé

05 mars 2007

De l'ondinisme

Lorsque j'ai lu son annonce sur le forum Aventures d'auFeminin, je n'aurais jamais cru rencontrer Céline. Elle cherchait deux inconnus pour une première expérience de trio, en insistant sur le côté strictement sexuel de sa quête, à l'exclusion de tous sentiments. J'y ai répondu par une boutade sous le pseudonyme de lucky-luke: "desperados du sexe prêt à toutes les chevauchées sauvages, dégainera son six coups plus vite que son ombre, mais ne le déchargera pas sans avoir bien ajusté sa cible". Je ne m'attendais qu'au petit délire habituel entre habitués des plaisanteries en rase-mottes. Au lieu de cela, la belle a répondu avec un ton aussi badin que déterminé. Après quelques échanges, j'ai compris qu'elle était sérieuse, sans pour autant manquer d'humour, et j'ai contacté Yann avec lequel je n'avais eu que quelques échanges virtuels.

Jeune trentenaire, journaliste, récemment divorcé, il était en pleine tourmente sexuelle et existentielle. Adepte de tantrisme et de rencontres éphémères, il semblait jouir auprès des femmes d'un certain succès et j'avais flairé en lui le partenaire de débauche idéal. Je l'ai immédiatement branché sur l'annonce de Céline. Il a aussitôt mis en branle tout son arsenal de séduction. Le lendemain, l'animal avait les photos de la belle en lingerie fine, ainsi que son numéro de portable. Pour éviter toute fausse note, Yann et moi avions convenu d'une rencontre préalable. Dès que je le vis arriver dans le café où nous nous étions donnés rendez-vous, je sus que c'était lui. Casque à la main, pantalon de cuir et gueule d'amour, il m'avoua aussitôt que notre rencontre le soulageait puisqu'il craignait de tomber sur le gros vicelard rompu à toutes les dépravations. Il s'avéra qu'avec un seul trio féminin à son actif, ce bourreau des cœurs avait alors bien plus d'expérience que moi ! Réciproquement rassurés sur notre hétérosexualité commune, nous organisâmes un rendez-vous avec la belle dès la semaine suivante, dans un café parisien. Si le feeling était toujours au rendez-vous, nous passerions toute la journée ensemble dans un charmant hôtel voisin. Au programme: sexe, champagne et petits fours.

Le jour J, Yann avait un bouquet de roses à la main. Il embrassa Céline langoureusement. Le séducteur patenté avait visiblement poussé son art bien plus loin que je ne l'avais imaginé. C'est ainsi que je connus Céline, une charmante mère de famille en pleine crise de la trentaine. Elle était encore mariée à cette époque, au sein d'un couple qui battait de l'aile sous l'alibi de la liberté. Elle qui avait proclamé le désir d'une sexualité sans sentiments amoureux - et pour cause -, elle semblait ravie de l'effusion de tendresse que lui prodiguait Yann. Moi, je ne lui fis que les 4 bises parisiennes d'usage entre bons amis. Le ton était donné: je serai le troisième. Yann et moi étions au goût de Céline, elle se sentait bien avec nous. Le mari de Céline appela son épouse pour s'assurer que tout se passait bien. Elle le rassura brièvement. L'intrusion du mari me donna envie de tout arrêter, par pitié pour lui. Enfin, ce fut un sentiment fugitif: Céline m'excitait déjà. Nous ne nous éternisâmes pas dans le café.

Dès que nous arrivâmes dans la chambre, Céline embrassa à nouveau Yann. Je me mis derrière elle pour la caresser, elle m'embrassa à mon tour sans perdre le contact avec Yann, et nous nous déshabillâmes mutuellement. Petite rousse aux cheveux courts et au corps agréable, Céline se révéla être d'une sensualité affolante. De caresses en tête à queue, elle ne tarda pas à se retrouver à quatre pattes sur le lit, Yann derrière, moi devant. Il lui introduisit doucement son imposante membrure dans la chatte pendant qu'elle engouffrait mon phallus avec gourmandise. Yann la besognait lentement, tout en maîtrise et techniques respiratoires, et Céline me répercutait les coups de reins qu'elle recevait avec un plaisir communicatif. Je dois avouer que ce fut probablement une des meilleures fellations qu'on ne m'ait jamais faites. Sa technique était si affûtée, sa gorge si profonde, que je me tortillais en tous sens en gémissant, tant et si bien que je ne tardai pas à lâcher ma semence dans sa bouche avec un râle extatique. "C'est si bon que ça ?", me demanda Yann en me lançant une poignée de main virile. "T'imagines pas!", répondis-je en tapant dans sa main comme deux complices du neuf-trois pendant que Céline pompait mes dernières gouttes de jus, visiblement ravie de nos commentaires élogieux. Un peu plus tard, il ressentit à son tour la raison de mon émoi. Je garde de ce moment de fraternité masculine autour de la femme aimée un souvenir impérissable.

Pour une femme gourmande et sensuelle, le trio masculin offre toujours au moins un phallus fonctionnel, ce qui lui permet de surfer entre des plaisirs variés. Lorsque les deux hommes sont vaillants, on peut alors aborder le grand classique auquel elle rêvait de goutter. J'étais allongé sur le dos lorsqu'elle se mit à califourchon sur mon ventre pour s'empaler sur ma verge dressée. Loin du galop frénétique, nous entamâmes un petit trot qui la faisait frétiller du cul, appel insistant aux ardeurs attendues. Imaginatif, Yann la dilata au vibro. Ce fut pour moi une nouvelle expérience inoubliable: Ressentir les vibrations du gode sur mon sexe au travers de la chair féminine dilatée, mariait les sensations de la pénétration et celles jusqu'alors inconnues de la vibration, sans parler de la troublante excitation cérébrale de savoir Céline prise de toute part, ni de celle non moins troublante d'être indirectement branlé par un homme... Paradoxalement, lorsque Yann la sodomisa, le plaisir fût pour moi moins vif. A part le fait d'être complètement écrasé, je ne le sentit pas directement s'introduire en elle, mais je sus aux râles de Céline qu'il la prenait par derrière, jusqu'à l'orgasme déchirant qui ne tarda pas à la submerger.

Je ne me souviens plus de tous nos assauts, de toutes nos jouissances, mais je garde le souvenir, malgré le but avoué et atteint d'une sexualité débridée, du béguin naissant de Céline pour Yann. Lovée dans les bras de Yann, lui et moi caressions de concert le dos de Céline, de la nuque à la croupe.

- Ferme les yeux! lui dis-je, et dis-nous si tu reconnais nos mains ?
- C'est évident, répondit-elle. Il y en a un qui me caresse avec amour !

medium_Champagne.jpgYann m'adressa un rictus craintif, aussi expressif que s'il m'avait dit à haute voix "Aie! Aie! Aie! Où est-ce que je me suis embarqué". Peut-être le fit-il dans le seul but d'atténuer la violence de la remarque de Céline à mon égard. C'est pourtant moi qu'elle  choisit de chevaucher une dernière fois. C'était la fin de l'après midi, le soleil se couchait, Yann se douchait, Céline me touchait, je ne sais pas trop comment cette diablesse était parvenue à me faire bander une fois de plus, mais après avoir joui trois ou quatre fois, je savais qu'il me faudrait un intense plaisir pour éjaculer mes dernières gouttes de sperme; Un plaisir qui confine à la douleur. Elle me chevaucha encore une fois, mais une chevauchée sauvage, un triple galop, moi sur le dos, elle sur les pieds, accroupie, son équilibre maintenu par ma queue dans sa chatte. Je jetai toute mon énergie dans cette ultime cavalcade. Je lui assenais de véritables coups de boutoir qu'elle accueillait avec entrain, sans rien dire, en me fixant d'un regard halluciné. Soudain, elle m'inonda le ventre d'un liquide chaud et abondant en souriant béatement. De quoi remplir un verre et rendre le lit définitivement hors d'usage. Le plaisir avait été tel qu'elle avait du perdre le contrôle de ses sphincters, pensai-je alors, assez fier d'avoir été l'auteur d'une jouissance aussi dévastatrice, et plutôt amusé par cette séance d'ondinisme impromptue, qui m'inspirait d'autant moins de dégoût que je ne sentais aucune odeur d'urine. C'est en racontant cette anecdote quelques années plus tard qu'on m'expliqua que j'avais vraisemblablement déclenché l'éjaculation d'une femme fontaine.

Je ne suis pourtant pas convaincu par cette explication à la lumière de la seule véritable éjaculation féminine dont j'ai été l'artisan qui se révéla être un liquide blanchâtre plus proche du sperme que de l'urine. J'ai revu Céline quelques années plus tard, à l'occasion d'un dîner mémorable. Nous avons brièvement évoqué cette expérience, et je lui ai posé la question. Elle-même fût incapable de me répondre: Cette expérience fut pour elle unique, et demeure totalement incompréhensible. De là à parler d'hermétisme...

04 mars 2007

Alter Ego (7)

medium_l_air_du_soir.jpgNous avons poursuivi assidûment notre découverte mutuelle, et tant bien que mal la visite du musée, à la recherche des salles les plus désertes pour nous y embrasser d'autant plus ardemment. Les impressionnistes célèbres n'eurent droits qu'à de chastes baisers. Les architectes oubliés à mes mains baladeuses, qui remontaient en tremblant le chemin velouté de ses cuisses concupiscentes. Autour de nous, les étrangers qui nous regardaient sans nous voir ne risquaient guère de nous entendre.

- J'ai envie de ta petite chatte Ysé, dis-je le plus naturellement du monde.
- Pardon ? Répondit-elle ébahie par mon audace.
- Oui, j'ai envie de ta petite chatte, de la goutter, de la laper. Je suis sûr qu'elle est toute mouillée.
- Tu es fou, on pourrait nous entendre !
- Et alors, je suis sûr que tu es trempée, n'est-ce pas ?
- Oui...
- J'ai envie de m'abreuver à ta source de jouvence, de me rafraîchir de ta mouille.
- Moi aussi...
- De boire ta jouissance jusqu'à la lie, et d'en partager la saveur avec toi en un baiser goulu !
- Oh ! On s'en va ?

chez Ysé...À suivre...

02 mars 2007

Alter Ego (6)

medium_clock.jpgElle a ainsi accepté d'accompagner Jean-Jacques de Nemours dans sa visite culturelle, et nos pas nous ont menés derrière l'immense cadran.
C'est quand Chronos a eu le dos tourné qu'elle m'a volé ce baiser, à l'abri des regards et du temps dépassés. Et puis, voler n'est pas le mot juste. J'attendais tant qu'elle me le prenne que je lui ai tout donné, et ma bouche et ma langue, et des caresses fébriles. La seule aiguille qui comptait était désormais celle dressée dans ma culotte. Quand on bande, on a toujours vingt ans.


À suivre...chez Ysé...

01 mars 2007

De l'autocensure

Sur les forums de discussion, on à beau se cacher derrière un pseudonyme, on ne peut pas toujours tout écrire. Même si le forum en question est ouvertement libertin, certaines choses doivent rester cachées, secrètes ou habillement maquillées, en particulier le qui-baise-qui sorte de who's who libidineux et hautement confidentiel.
Il y a deux ans, je fus ainsi bien en peine d'écrire le compte rendu d'une nuit mutine, sortie en groupe organisée par un forum échangiste dans un club libertin, soit plus de 50 personnes qui se connaissent plus ou moins et qui en viennent à se connaître beaucoup mieux. On me le réclama à corps et à cris, mais comment faire sans révéler les secrets d'alcôve, ni produire un commentaire aussi insipide que complaisant ? Comment faire face à cette double contrainte ? Je me suis ainsi souvenu des fables qu'on apprenait par cœur à l'école primaire, et j'ai pondu ça...


Nuit Mirifique (1)

 

Il était une fois de merveilleux zéros qui avaient très envie d'élargir leur horizon. Sherazade rêvait de pommes empoisonnées rien que pour être réveillée d'un baiser; le petit chaperon rouge s'imaginait toujours rencontrer sept nains dans un sous bois; Pinocchio désirait chevaucher Bambi;  Cendrillon voulait faire dînette avec Mère-Grand, Blanche Neige et la Belle au Bois Dormant réunies; Bref, tous et toutes louchaient sur les histoires des autres, autrement plus palpitantes. C'est ainsi qu'ils demandèrent en chœur à la fée Clochette (2): "Fée Clochette, organise-nous un mirifique banquet pour que nous puissions nous rencontrer et échanger nos goûters !" (3)

 

Pas besoin de le dire deux fois à la fée Clochette qui adorait faire la bringue. Elle dégaina aussitôt sa baguette magique compatible imode (4), et en deux ou trois formules magiques, elle privatisa le palais de la zique tout entier (5).

 

Arriva le jour J. Les zéros et les zéroïnes vinrent en vrac sous le crépitement des flashs des photographes shootés. "Shrek!", "Aladin!", "Bambiiiiiiii" pouvait-on les entendre hurler sous les vivas de la foules extatique. Les employés du palais de la zique formaient une haie d'honneur, au garde à vous, alors que les merveilleux zéros montaient souverainement les marches festivalières. Enfin, ils et elles furent tous réunis tels les Dieux de l'olympe, au 3ème étage du palais de la zique qui, comme chacun sait, a une vue imprenable tout le royaume (6). Sur la poitrine de chacun brillait une étoile hollywoodienne où son nom scintillait (7).

 

Dans l'édition spéciale "Nuit Mirifique" de Royaume-Match publiée dès le lendemain, on peut ainsi reconnaître sans l'ombre d'un doute la Belle au Bois Dormant avec un Prince Charmant et son fringant écuyer (8); Ali Baba en plein conciliabule avec la fée Clochette qui sirote son verre de muscat (9); La ravissante Sherazade en compagnie de Pinocchio (10); Cendrillon bavardant avec Blanche Neige et Peter Pan (11); Le capitaine Crochet hilare entouré du Petit Chaperon rouge et d'une Mère-Grand bien juvénile (12); Aladin qui tient sa lampe intégrale et qui jette des regards inquiets vers le Grand Méchant Loup (13). Pas d'autre photos n'ont été publiées, le reste de la soirée était private de chez private.

 

D'ailleurs la fée Clochette sonna le départ tant attendu, et tous les zéros dévalèrent les fameux escaliers du palais de la zique. A leur tête Cendrillon, qui avait troqué ses pantoufles de verre contre les escarpins de Ginger Rogers, improvisait un pétulant numéro de claquettes (14). Imaginez la tête du troupeau de japonais qui croisa sur les champs la troupe hétéroclite d'une cinquantaine de joyeux zéros qui se poussaient du coude et jouaient déjà aux devinettes.

 

- Sais-tu qui est Merlin le désenchanté, demanda la Belle au Bois Dormant au petit Pinocchio ?(15)

- Je sais tout mais je ne dirai rien ! Répondit crânement Pinocchio dont le nez avait aussitôt pris une dizaine de centimètres.

- Tu ne perds rien pour attendre ! Nous afons les moyens de fous faire parler ! Rétorqua la Belle au Bois Dormant qui re rentrait pourtant pas d'Autriche.

 

Ils parvirent enfin à la caverne aux trésors où devait avoir lieu la fameuse seconde partie de soirée. Ali Baba se présenta à l'entrée.

 

- Sésame, ouvre-toi ! Déclama-t-il d'une voix théâtrale. Rien.

- Sésaaaaaaame, ouuuuuuvrrrrrre toi !!! Répéta-t-il de sa voix de stentor. Toujours rien.

- Sizam, ti vas l'ouvrir c'te porte !

- Ehhhh Jo, faut pas t'énerver comme ça là ! Sésame... Sésame... c'est pas doux dé! Tu ne sais pas que les temps sont durs ? Faut du blé! Et n'oublie pas les passeports en bonnets difformes ! Chuchota la porte avec un fort accent sub-saharien (16).

 

Ali Baba se tourna vers les zéros et décoda la demande de bakchich : "Glissez 50 dollars dans les bonnets de votre passeport, et tant pis s'ils sont déformés parce que vous n'avez que de la ferraille !"

 

Il en fallait plus que ça pour décourager la troupe, et les zéros glissèrent en gloussant leur obole dans la fente des bonnets, que les zéroïnes exhibaient fièrement en bombant le torse.

 

Alors la porte de la caverne aux trésors s'ouvrit largement pour accueillir les convives qui ne se firent pas prier.

 

A l'intérieur tout n'était que dorures et abondance. La fée Clochette avait tout prévu. Un banquet avait même été installé dans la salle de bal en attendant les choses sérieuses. Elle n'eut qu'à secouer sa baguette magique pour qu'une musique suave et entraînante résonne dans la caverne aux trésors. A l'image de Shrek, tous et toutes s'abattirent sur les canapés moelleux, se racontèrent leurs histoires zéroïques en se demandant déjà avec qui ils allaient partager leur goûter, et surtout où ! La caverne aux trésors ne recelait-elle pas quelques coins tranquilles à explorer, demandait Blanche Neige ? La fée Clochette leur révéla alors le secret de la caverne: "S'ils le voulaient tous très fort, alors une autre dimension de la caverne s'ouvrirait à eux". Ils n'eurent pas à se forcer pour avoir des pensées licencieuses, et des portes dérobées s'ouvrirent sur un long couloir qui serpentait entre de luxurieuses petites alcôves (17).

 

Dans une cohue indescriptible façon Goscinny, tous se précipitèrent dans le corridor comme au départ d'une course du PMU. Arrêt sur une image. Aladin caracole en tête de file, la bouche ouverte et la langue pendante. Perchée sur ses épaules, la fée Clochette hurle "suce aux amis !". A la corde, Blanche Neige embarque Peter Pan sous son bras. La Belle au Bois Dormant fait l'effort à l'extérieur, suivie de très près par le Prince Charmant à la lutte avec le Grand Méchant Loup. Derrière, Sherazade évite la chute rattrapée de justesse par le capitaine Crochet, mais Shrek piétine Pinocchio qui s'est pris les pieds dans le tapis. En queue de peloton, le Petit Chaperon casaque rouge est à la traîne, Mère-Grand est à la peine et Cendrillon est au taquet. Le quarté de tête, Aladin à 8 contre 1, Sherazade à 6 contre 1, Belle au Bois Dormant à 3 contre 1 et Prince Charmant à 6 contre 1, ne rapporta pas grand chose tant il était prévisible. Les Zéros victorieux s'enfermèrent aussitôt dans la première alcôve qui laissait miroiter le bien doux repos des guerriers (18).

 

Le capitaine Crochet invita Cendrillon en croisière pour Abou Simbel, dans une alcôve en forme de cabine de bateau (19). Elle lui offrit ses jolies galettes. Il lui fit goûter à son sucre d'orge. Grand seigneur, le capitaine Crochet invita même Pinocchio à les rejoindre, mais le petit Pinocchio était morose (20). Dans les grandes alcôves du fond, Shrek et le Grand Méchant Loup bouffaient à tous les râteliers.

 

Dépité, Pinocchio alla se plaindre au commissaire de course:

 

- Fée Clochette, c'est injuste, vraiment trop injuste !

- Qu'est-ce qui t'arrive mon petit Caliméro?

- Avec 1m25 au garrot, je n'ai absolument aucune chance face aux grands gabarits !

- Tu veux que je t'organise une course avec les 7 nains ?

- Non, mais heuuuu... vous qui avez tous les pouvoirs avec votre baguette magique, vous ne pourriez pas m'avantager un petit peu ? Vous pourriez me donner une certaine stature, je ne sais pas moi, 1m85, 80 kilos de muscle, 60 cm de tour de taille...

- Stooooooop ! Moi je ne fais pas dans le pot belge. Et pourquoi pas un sucre d'orge de 25 cm pendant que tu y es ?

- Ah oui, je veux bien aussi !

- Non! Non et Non! Après on va encore mettre en doute mon intégrité légendaire. Tu peux toujours aller voir Merlin le désenchanté, mais c'est à tes risques et périls.

- Je ne le connais pas ! Personne ne sait qui c'est !

- Va bouder sur une banquette, il viendra, rétorqua la fée Clochette déjà en retard pour la chasse au loup.

 

Pinocchio alla cuver son dépit dans un verre de Bordeaux:

 

- Si seulement je pouvais mesurer 1m85... 80 kgs de muscles... 130 de... tour... de... poi... trineuuuuu....

- Eh! Oh! Moi je peux te transformer en Prince Charmant si tu veux !

- Qu'est-ce qui me veut celui-là ? Dit Pinocchio en baillant. Celui-là, c'est le verre à pied qui s'agitait sur la table.

- Je suis Merlin le désenchanté, dans ton verre de vin ! Répondit Merlin avec un mauvais calembour. Alors, tu veux ressembler au Prince Charmant ?

- Ah oui, le Prince Charmant, c'est pas mal !

- Bon, je te propose un deal: Tu prends la place du Prince Charmant, il prend la mienne avec mon enchanteresse, et moi je prends la tienne! J'ai besoin de piquer un petit roupillon et l'enchanteresse ne me laisse pas dormir ! Dès que je me réveille, tout reprendra sa place. Tu n'as qu'à boire ce verre cul-sec jusqu'à la dernière goutte !

- Ca marche ! gloups ! hips !

- Abracadaswing !

 

C'est ainsi que Pinocchio intégra instantanément le corps du Prince Charmant, en pleine bacchanales. Shérazade suçait son sucre d'orge équin alors qu'il dégustait le petit pot de beurre de la Belle au Bois Dormant, laquelle se délectait du sucre d'orge d'Aladin qui se bâfrait avec les galettes de Sherazade.

 

Merlin le désenchanté piqua son petit roupillon dans la carcasse en bois de Pinocchio.

 

Quant au Prince Charmant, il se retrouva ligoté sur un lit dans la peau de Merlin, face à une ravissante enchanteresse visiblement résolue à utiliser le sucre d'orge vibrant dont elle était harnachée.

 

Aux anges, Pinocchio dévorait sans relâche galettes et petits pots. Il y glissait son sucre d'orge pour un mélange de saveurs ensorceleuses. Entouré de miroirs, il s'enivrait des multiples reflets de son éphémère corps athlétique de Prince Charmant. Soudain, l'horreur! Il se vit rapetisser en quelques secondes pour redevenir une pitoyable marionnette de bois ! Shérazade s'en évanouit de frayeur. Aladin tenta de la réanimer, alors que la Belle au Bois Dormant sautait à la gorge de Pinocchio. "C'est donc toi Merlin le désenchanté !" Hurlait-t-elle de rage. "Rends-moi mon Prince Charmant, vilain sorcier !" Ajouta-t-elle en secouant la marionnette comme un prunier.

 

- Toc! Toc! Toc! On frappa à la porte de l'alcôve transformée en foire d'empoigne.

- Qui c'est ?! Rugit la Belle au Bois Dormant qui n'avait pas lâché Pinocchio.

- C'est la fée Clochette qui vient faire la fête ! Champagne ! (21)

 

Shérazade qui avait entre temps repris ses esprits ouvrit la porte, et la fée Clochette apparue avec un gros gâteau surmonté de bougies scintillantes, suivie par le Grand Méchant Loup, Ali Baba et toute la joyeuse troupe. "Joyeux aaaaanniiiiiveeeeeersaiiiire !" Chantèrent-ils en choeur. De surprise, la Belle au Bois Dormant ouvrit ses petites menottes, et laissa tomber Pinocchio qui en profita pour filer à l'anglaise. Il se réfugia sous les jupons de Blanche Neige qui se dandinait sur la piste de danse. Il finit par hasarder un oeil vers la banquette où il s'était assoupi quelques minutes plus tôt. Il y vit Merlin le désenchanté excité comme un caïd du neuf trois dopé aux champignons dans une chanson tonitruante:

 

Mangez-moi! Mangez-moi! Mangez-moi!

Mangez-moi! Mangez-moi! Mangez-moi!

C'est la chant du psylo qui supplie

Qui joue avec les âmes

Et ouvre les volets de la perception

 

Merlin se jeta sur la barre d'un podium pour s'y exhiber, enchaînant des postures grotesques. Quatre sublimes sirènes harponnées se prosternaient à ses pieds en se tenant par la main. (22)

 

- Combien mesures-tu, Pinocchio ? Demanda Blanche Neige ?

- Heu... 1m25 répondit le petit Pinocchio, dans une position telle qu'il ne pouvait pas mentir sans se faire accuser de tentative de viol.

- Voilà qui est parfait pour un nain de jardin, répondit Blanche Neige. Avec Peter Pan et toi, il ne m'en manque plus que 5...

 

"Attrapez-le !" Entendit-on rugir dans la salle de bal, et Pinocchio chercha un nouveau refuge du côté des alcôves. Une fois de plus, il se prit les pieds dans le tapis et s'étala de tout son long, devant la cabine de bateau sur le point d'embarquer de nouveaux voyageurs en partance pour Abou Simbel. Heureusement, le Petit Chaperon rouge et la douce Mère-Grand relevèrent Pinocchio, et le firent asseoir dans la cabine. Encouragée par le Petit Chaperon rouge, Mère-Grand réconforta Pinocchio en lui faisant goûter ses galettes au miel, auxquelles le garnement fit honneur. Quant au Petit Chaperon rouge, elle fut prise d'une fringale qui la poussa à la chasse au sucre d'orge. Mère-Grand n'était pas rassurée car elle avait entendu les hurlements sauvages du loup, et elle ne voulait absolument pas figurer à son menu.

 

- Toc ! Toc ! Toc !

- Qui est là ? Demanda Mère-Grand tout doucement.

- C'est le Petit Chaperon rouge ! Entendit-elle répondre sur une octave étonnement basse.

 

Pinocchio tourna la chevillette et la porte s'ouvrit. Le Grand Méchant Loup surgit dans la cabine avec le Petit Chaperon rouge sous le bras. Bien que déjà repu, il jeta le Petit Chaperon rouge sur la couchette, pour lécher ses galettes au chocolat et son petit pot de beurre fondant, tout en posant ses grosses pattes velues sur Mère-Grand terrorisée. N'écoutant que son courage qui ne lui disait pourtant pas grand chose, Pinocchio s'interposa:

 

- Touche pas à Mère-Grand !

- Sinon quoi ? Rigola le Grand Méchant Loup narquois ?

- Heu... il faudra me passer sur le corps !

- Beurk ! T'as de la chance que je n'aime pas les sucres d'orge! Burp! Eructa le Grand Méchant Loup au bord de l'indigestion, avant de prendre congé (23).

 

C'est ainsi que Pinocchio, le Petit Chaperon rouge et Mère-Grand partagèrent tranquillement leurs goûters, sous le regard amusé de la Belle au Bois Dormant au travers du hublot de la cabine. Elle avait finit par attraper l'affreux Merlin, elle avait exigé un échange standard, et elle avait enfin récupéré son Prince Charmant profondément abusé, mais heureux !

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La morale de cette histoire, c'est que la contrainte de la censure ou de l'autocensure peut parfois être une muse facétieuse.

                                                                                           

(1) Le lecteur attentif notera que les initiales de Nuit Mirifique sont identiques à celles de Nuit Mutine du forum E&T, c'est à dire NM(c)
(2) Sous le pseudonyme de fée clochette se cache celui d'une animatrice du forum E&T voici quelques années. Petite par la taille mais grande par la gentillesse, elle était parvenue à organiser de nombreuses soirées échangiste, en négociant les tarifs et en faisant de son mieux pour le plaisir de tous.
(3) J'ai connu une libertine qui m'a écrit un jour: "en club, il faut venir avec un bon casse-croûte au cas ou on ne trouve rien de bien sur place". J'ai préféré l'image du goûter.
(4) Son portable compatible imode.
(5) Une nuit mutine se déroule au moins en deux parties: l'apéritif dans un lieu "vertical", et le reste de la soirée dans un lieu "horizontal". Pour la première partie, nous avions privatisé le bar au premier étage du Virgin sur les champs.
(6) Sur tout Paris.
(7) Nous avions eu droit à un joli post-it à coller sur notre chemise, histoire de bien savoir qui est qui.
(8) La belle au bois dormant est une très belle jeune femme qui m'a inspiré Rêve 911. Elle était accompagnée ce jour là par le prince charmant, son amant du moment qu'elle quitterait quelques semaines plus tard au profit du jeune écuyer.
(9) Ali baba est un homme charmant d'origine maghrébine. Le coeur sur la main, il avait secondé la fée clochette pour l'organisation de cette NM.
(10) J'avais eu l'occasion de bavarder avec Sherazade, une divine petite brune à la beauté méditerranéenne, qui vivait alors en couple avec Aladin.
(11) Cendrillon était mon accompagnatrice du moment. Je l'avais rencontrée quelques semaines auparavant  dans un sauna libertin, et cette jeune femme avait accepté de m'accompagner pour cette soirée exclusivement réservée aux "couples".
(12) J'ai tout de suite remarqué le petit chaperon rouge: Jolie jeune femme à la peau chocolat, elle portait une robe rouge Ferrari au décolleté avantageux. Elle était venue avec mère-grand qu'elle connaissait depuis peu. Je n'ai pas affublé mère-grand d'un tel pseudonyme à cause son âge réel ou apparent, mais pour des raisons de cohérence avec la fin de cette fable, et parce qu'elle était inséparable du petit chaperon rouge ce soir là: C'était leur première sortie libertine à toutes les deux, en tant que femmes seules de surcroît. Le capitaine crochet, amant occasionnel de la fée clochette avec le grand méchant loup, semblait ravi d'être en si bonne compagnie.
(13) Ce soir là, Aladin était venu en scooter et il tenait à la main son casque intégral. D'un naturel plutôt jaloux - je me souviens encore des regards assassins dont il me gratifiait alors que je bavardais innocemment avec sa dulcinée - il nourrissait à juste titre les pires inquiétudes face au grand méchant loup: incarnation parfaite du libidin cher à Georges, l'immense grand méchant loup avait la verge aussi ferme que l'intention de s'en servir autant que possible...
(14) Cendrillon, d'assez grande taille, n'avait pas l'habitude de porter jupe étroite et talons hauts...
(15) A cette époque, un troll écumait le forum E&T en répandant des calomnies à mots couverts. Il semblait trop bien renseigné sur les coulisses de ce forum pour ne pas l'avoir fréquenté. Deviner son identité était le jeu du moment.
(16) Les habitués du No Comment reconnaîtront peut être le portier de l'époque, grand Noir auquel j'ai prêté un accent ivoirien. Bien que prévenus, ils ont mis longtemps à ouvrir les portes de leur club, peut-être effrayés par la taille de la troupe.
(17)  La zone verticale du No Comment avait été privatisé avant son heure d'ouverture habituelle: un buffet froid y avait été installé à notre intention. Les coins-câlins n'étaient donc pas accessibles jusqu'à l'ouverture normale du club, vers 22h30.
(18) Le salon au miroir était le plus convoité. Dès que les coins-câlins furent ouverts, des groupes constitués s'y sont précipité, dont celui des beautiful peoples vers lesquels tout le monde louchait.
(19) Depuis la porte ouverte, je regardais le capitaine crochet  étendu aux côtés de mon accompagnatrice dans une alcôve en forme de cabine de bateau. "Je t'emmène en croisière à Abou simbel", qu'il lui dit avant de l'embrasser langoureusement. J'ai trouvé ça mignon.
(20) "C'est donc toi Vagant ? Je t'imaginais plus grand" venait de me dire Blanche Neige en constatant ma taille très moyenne. Cela avait vite fait de ranimer un vieux complexe, face à des princes charmants plus athlétiques.
(21) A ce moment là, je n'ennuyais copieusement. Cette soirée était aussi l'occasion de fêter l'anniversaire du grand méchant loup ainsi que celui de La belle au bois dormant, et la fée clochette avait eu bien du mal à les ramener dans la zone verticale.
(22) Ce soir là un gars qui ne devait pas être coupable que de délit de faciès faisait la bringue avec 4 escort-girls. Allez savoir pourquoi, ce spectacle me fascinait.
(23) Taquine, le petit chaperon rouge avait décidé d'épuiser le grand méchant loup. Elle y est parvenu, avant de jeter son dévolu sur moi...

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